Dans un contexte mondial anxiogène où les réseaux sociaux imposent une introspection permanente, les internautes cherchent à reprendre le contrôle de leur feed. Une hygiène numérique plus légère, une attention moins sollicitée. Résumées en deux mots devenus mantra : digital detox.

Jeter le superflu pour ne garder que l’essentiel : c’est la philosophie que prône Béa Johnson depuis 2013, lorsqu’elle dénonçait la surconsommation dans « Zéro déchet ». Ce principe s’applique aujourd’hui à nos vies numériques. À l’instar de la méthode KonMari, qui encourage à épurer nos placards, l’idée de simplification s’applique aussi à nos écrans et interfaces.
Cal Newport, dans Digital Minimalism, nous pousse encore plus loin, critiquant l’hyperconnexion et ses effets destructeurs sur notre attention. Il prône un usage réduit des technologies, axé sur notre bien-être et nos objectifs personnels. Dans cette optique, Apple, avec sa vision « one-self », repense son écosystème de manière minimaliste, intégrant des fonctions comme le mode concentration pour favoriser une déconnexion plus personnalisée, permettre à l’utilisateur de rester maître de son attention et renouer avec un usage plus significatif de ses outils numériques. Un pas vers la réduction du flux constant d’informations et une régénération de l’attention.
Aujourd’hui, la digital va plus loin, jusqu’à se transformer en une véritable retraite off-grid, une déconnexion radicale pour retrouver une vie plus lente et authentique. Dans un monde où l’intimité s’effrite au profit de l’extimité*, avec ce besoin presque primitif d’exposer constamment sa vie sur les réseaux sociaux, cette approche devient une forme de résistance. Pourtant, ce retour à l’essentiel ne se fait pas sans contradictions.
La sur-stimulation numérique constante alimente une addiction à l’attention, et de plus en plus d’internautes ressentent ce besoin urgent de se protéger de l’excès. la tendance du digital decluttering ne date pas d’hier mais à su trouver une place parmi les contenus sur Tiktok en 2024. Le 18 novembre 2024, l’influenceuse Léna Situation a partagé avec ses abonnés son expérience de sevrage numérique, où elle s’est complètement déconnectée de tous les écrans pendant 30 jours.
Cette démarche, visant à promouvoir un retour à une vie plus équilibrée et authentique, s’inscrit dans une tendance croissante de rejet du digital. Cependant, cette initiative soulève une question plus profonde : derrière ce discours de déconnexion, n’y a-t-il pas un enjeu de statut ? Cette philosophie self-care n’est plus seulement un acte de déconnexion, mais devient parfois un moyen de valoriser une posture sociale. En cultivant l’image de celui qui maîtrise son environnement numérique, on crée aussi une image de bien-être et d’authenticité.
Tendance éphémère ou conscience émergente ? Une vraie question demeure : peut-on se déconnecter durablement dans un monde hyperconnecté ?
*extimité = exposer son intimité aux autres
A propos de Glory Paris
Glory Paris est une agence de communication Advertising & social media à très fort pouvoir de propagation fondée par Hugues Pinguet et Arnaud Le Bacquer. Élue agence iconoclaste de l’année 2022, Glory Paris s’est régulièrement distinguée, depuis sa création pour son audace créative et sa capacité à créer un très haut niveau de learned médias pour ses clients (Subway, Futuroscope, La Boulangère, la CFBCT, ONU Femmes, Cadremploi…).
Elle s’appuie sur son ADN créatif pour développer son expertise digitale et sociale médias afin d’accompagner ses clients sur tous leurs écosystèmes de communication.
Nous croyons en l’onde organique, un pouvoir que seul l’humain possède pour propager naturellement une stratégie, un message, une idée. L’humain est au cœur de notre agence comme dans les concepts que nous développons pour nos clients. C’est ce qui donne vie à une belle et vertueuse onde organique. Notre audace sera votre succès.
Par Remi POIRSON