QUAND LA FICTION DEVIENT NOTRE RÉALITÉ. 

Les réseaux sociaux ont façonné notre approche au réel ces dernières années. Ils interviennent comme une connexion plus directe aux communautés à travers le monde entier et, pourtant, rendent cette ouverture plus virtuelle. Aujourd’hui, l’intelligence artificielle établie une connexion de la simulation dans notre monde réel. Elle agit comme un filtre qui permet de gommer les imperfections de l’Humanité. Mais si tout ce que nous percevons n’est qu’une simulation, comme le postule Nick Bostrom, philosophe connu pour ses travaux sur l’hypothèse de la simulation, que reste-t-il du réel ? 

QUAND LA FICTION DEVIENT NOTRE RÉALITÉ

Dans ce contexte, nos interactions virtuelles ne seraient-elles qu’une illusion façonnée par des signaux électriques, comme l’évoquait Matrix ? 

Cette question ouvre la voie à une réflexion plus profonde sur la manière dont les nouvelles générations hyperconnectées naviguent entre réalité et fiction. 

Une société où les frontières entre réel et simulation sont de plus en plus floues, façonnant ainsi des comportements, des attitudes et des narratives nouvelles qui influencent non seulement nos vies numériques, mais aussi le comportement social : la possibilité de filtrer ce que l’on veut voir et manipuler ce que l’on veut montrer.  

Si publier des photos sur Instagram nous faisait sentir comme des as du cliché en 2014, TikTok a rendu ces formats fixes en vidéos mouvantes, nous offrant une casquette de cinéaste dans nos vies quotidiennes. Les réseaux sociaux sont désormais devenus des plateformes de création de réalité. Nous scrollons des contenus qui correspondent à̀ nos attentes et nous effaçons les ex de nos photos. Bref, en tout point, notre rapport au monde a changé et ces dispositifs ont laissé place au phénomène de simulation douce. 

Difficile d’être passé à côté des vidéos TikTok où les utilisateurs adoptent un comportement de soft-simulation, inspiré des jeux vidéo comme Les Sims ou GTA. Certains même vont jusqu’à̀ comparer des évènements graves, comme l’attaque aérienne survenue en Israël le 13 juin, à une « game Fortnite », réduisant ainsi notre réalité́ complexe à une simulation virtuelle. Ce n’est pas du déni, c’est un mécanisme de défense face à̀ un monde hyper anxiogène. La culture du delulu s’impose comme une alternative offrant la possibilité de se déconnecter pour les jeunes générations. 

INSIGHT : Quand la réalité devient trop écrasante, les jeunes choisissent de se créer la leur. Une fiction aux problèmes optionnels.

Delulu is the solulu* : le cas Pika.

Si ce constat peut paraître illusoire, il devient un argument de poids pour certaines marques, notamment liées à̀ ces tendances émergentes. C’est le cas de Pika, une entreprise spécialisée dans la génération de vidéos par intelligence artificielle, se positionnant comme un acteur de la créativité. En mai, elle présentait une publicité́ complètement déjantée incarnant à merveille la culture delulu. Un film aussi fantastique que dérangeant.

Cette campagne met en scène une jeune femme qui, dans un monde chaotique à l’aube de sa fin, choisit l’option de filtrer tout éléments néfastes avec Pika. Un spot qui vend un outil magique, une pilule qui permet de vivre sereinement, en échappant aux contraintes du monde réel.

Cette idée de soft-simulation et de réalité alternative est incarnée par la signature “reality is optional”, un appel à̀ la déconnexion et à l’évasion, en proposant un monde où l’on peut sélectionner la réalité́ que l’on désire vivre.

Un message audacieux et déroutant, offrant une invitation à embrasser la tendance “delulu is the solulu” tout en s’insérant dans la conversation autour de l’IA générative.

Dans un contexte où l’IA est souvent critiquée pour son potentiel de manipulation, de déshumanisation où encore son impact environnemental, cette campagne pourrait presque être interprétée comme une provocation, un pied de nez à la vague de scepticisme envers l’intelligence artificielle. À s’y méprendre, on pourrait croire que ce film vise à sensibiliser contre l’outil tant son approche semble irrévérencieuse et déstabilisante.

À force de se bâtir des mondes alternatifs, de sélectionner ce que l’on veut voir et vivre, ne sommes-nous pas en train de créer une réalité parallèle où l’absence de participation devient paradoxalement une forme de participation ?

*Vient de la tendance “delulu girl” désignant les fans de K-pop qui espéraient avoir une relation amoureuse avec leurs idoles. Le mot a encore muté avec “delulu is the solulu”, incitant à croire qu’on peut réaliser quelque chose si on y pense très fort.

A propos de Glory Paris 

Glory Paris est une agence de communication Advertising & social media à très fort pouvoir de propagation fondée par Hugues Pinguet et Arnaud Le Bacquer. Élue agence iconoclaste de l’année 2022, Glory Paris s’est régulièrement distinguée, depuis sa création pour son audace créative et sa capacité à créer un très haut niveau de learned médias pour ses clients (Subway, Futuroscope, La Boulangère, la CFBCT, ONU Femmes, Cadremploi…). 

Elle s’appuie sur son ADN créatif pour développer son expertise digitale et sociale médias afin d’accompagner ses clients sur tous leurs écosystèmes de communication. 

Nous croyons en l’onde organique, un pouvoir que seul l’humain possède pour propager naturellement une stratégie, un message, une idée. L’humain est au cœur de notre agence comme dans les concepts que nous développons pour nos clients. C’est ce qui donne vie à une belle et vertueuse onde organique. Notre audace sera votre succès. 

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Par Rémi POIRSON

remi poirson