Je voyais les parcs d’attractions comme une simple échappatoire familiale, un de ces plaisirs sans conséquence qui occupent une journée sans lui donner de profondeur.
Mais, un jour, tout a basculé. J’ai senti le vide, l’oppression silencieuse qu’installe la routine, l’usure des heures trop similaires les unes aux autres. Alors l’envie d’évasion est devenue un besoin presque physique. Ce jour-là, j’ai compris : les parcs d’attractions ne sont pas qu’une distraction. Ils sont une nécessité, une urgence.
Je me souviens parfaitement de ce moment. Après une semaine interminable de réunions, de deadlines, d’injonctions sociales, je me suis retrouvée dans les allées du parc, le bitume chauffé à blanc sous mes pieds, l’odeur sucrée des churros flottant dans l’air, et surtout ces cris – ceux des gens qui, ici et maintenant, vivaient. J’ai pris place dans une montagne russe. Un acte anodin en apparence. Pourtant, alors que le train grimpait lentement, chaque cliquetis me rapprochant du sommet, mon cœur s’est mis à battre plus fort. La montée est longue, tu as le temps de réfléchir, de t’interroger : pourquoi je suis là ? Et soudain, la chute. Une dégringolade vertigineuse, comme si ton estomac s’accrochait là-haut, tandis que toi, tu bascules dans le vide. Dans cet instant précis, le monde disparaît. Ni travail, ni obligations, ni attentes sociales. Juste toi, emporté par le cri libérateur, toi qui, enfin, lâches prise.
Ce n’est pas simplement du fun, c’est plus profond. C’est un instinct brut, un besoin primitif de s’échapper, ne serait-ce qu’un battement de cil, à cette emprise permanente que l’on exerce sur soi-même. Dans la vie ordinaire, jamais on ne se laisse aller, jamais on ne s’autorise le moindre dérapage. Mais là, c’est différent. On se l’autorise, on le doit.
Ce manège, ses cris, ces visages éblouis autour de moi, enfants et adultes partageant ce désir unanime d’une échappée intense, m’ont fait comprendre qu’on cherchait tous la même chose : ressentir. S’ouvrir à ces émotions intenses, primitives, qu’on a enfouies sous des strates de routine et d’obligations. La peur, le rire nerveux, l’euphorie qui submerge. Des sensations sincères, brutes. Je ne faisais pas semblant d’avoir peur ; je l’éprouvais, profondément, à chaque virage, à chaque looping.
Et aujourd’hui, c’est si rare. On vit dans un monde lissé, filtré, où chaque expérience est distillée, édulcorée, mise en scène à travers des écrans. Mais là, dans le parc, tout est vrai. Tes cris, tes rires, ton cœur qui bat à tout rompre. C’est comme revenir à quelque chose de fondamental, une définition brute de ce que cela signifie d’être vivant.
Et il y a ces souvenirs, ces instants gravés au-delà des photos, une collection d’instants précieux, un rappel que, parfois, il suffit de vivre sans penser à l’après. Ces souvenirs, partagés avec des amis, des rires libérés après la descente d’un manège, les éclaboussures après un tour en bateau… On ne va pas dans un parc d’attractions pour le simple plaisir. On y va pour renouer avec ce qui palpite au fond de nous, pour se reconnecter à sa vulnérabilité, à sa liberté – ne serait-ce que pour quelques heures.
Alors, avons-nous besoin des parcs d’attractions ? Oui, infiniment. Pas pour les manèges, ni pour les stands sucrés, mais pour ce moment unique où l’on se rappelle qu’on est humain, qu’on possède des émotions, des sensations. Parce que, parfois, ce que l’on cherche n’est pas de fuir la réalité, mais de la ressentir avec une intensité renouvelée.
A propos de Glory Paris
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Nous croyons en l’onde organique, un pouvoir que seul l’humain possède pour propager naturellement une stratégie, un message, une idée. L’humain est au cœur de notre agence comme dans les concepts que nous développons pour nos clients. C’est ce qui donne vie à une belle et vertueuse onde organique. Notre audace sera votre succès.
Par Arnaud LEBACQUER