Le digital se matérialise avant de se dématérialiser à nouveau

L’ère du tout digital et la réémergence des objets physiques

Aujourd’hui, le tout digital est omniprésent : musique, cinéma et même les cartes bancaires. Nous envisageons une vie dans le Metavers où l’on achèterait maisons, tableaux et chaussures sous forme de pixels. En bref, un deuxième monde se crée en parallèle de la « vraie » vie. Cependant, certains des derniers gros coups de communication ont été réalisés par des marques ayant eu l’audace de recréer des objets physiques.

Nos consommations révèlent beaucoup sur nous, du modèle de voiture que nous conduisons à la marque d’eau que nous buvons. Imaginez une marque qui réussirait à s’inviter dans cette panoplie de biens. L’objet est la concrétisation ultime de votre offre, une propriété palpable et tangible. Qu’on le collectionne, qu’on le vende ou même qu’on le perde, l’objet est le meilleur moyen de faire parler de votre marque. Par exemple, des sneakers Lidl, un hoodie Pornhub ou des chaussettes McDonald’s, tous vendus jusqu’au dernier exemplaire, illustrent parfaitement cette idée. En 2013, Orelsan chantait « La mort du disque » dans son album « Civilisation », vendu à près de 100 000 exemplaires physiques lors de sa première semaine de sortie. Que vous soyez un artiste ou non, votre marque a tout intérêt à combler ses clients comme un chanteur comble ses fans.

La rematérialisation : un puissant outil de communication

En rematérialisant votre marque, vous transformez vos clients en fidèles ambassadeurs. Un objet est un média à part entière, un moyen de s’adresser à vos clients et à ceux qui ne le sont pas encore. Quoi de mieux que de surprendre et de se réinventer pour créer le buzz ? Pour la sortie de la dernière saison de Sex Education, plutôt qu’une simple vidéo YouTube ou un post Instagram, Netflix a choisi d’éditer un magazine papier, s’assurant des retombées presse et des faveurs des plus grands fans de la série.

La rematérialisation ne s’arrête pas aux marques. En 2014, l’artiste Richard Prince nous interrogeait sur la valeur et la propriété de nos posts Instagram en exposant et vendant les captures d’écran de 38 inconnus, chaque capture étant vendue à 100 000$. Cette œuvre met en lumière deux principaux atouts de la rematérialisation : donner une vie plus longue à l’objet et développer sa valeur pécuniaire.

Faire du bruit n’est plus une opportunité uniquement réservée aux géants de l’industrie ou de l’audiovisuel. L’important est de donner à voir et à manger, quelle que soit la marque ou le produit. Restons vivants et voyons-nous.